lundi 4 février 2013

Transit malais


Une heure cinquante de vol nous projette ailleurs. Si étrange de quitter un  pays si rapidement, habitués que nous sommes à franchir les frontières à dos de mulet mécanique.

Kuala Lumpur international : l’aéroport est à 72 kms au sud de la ville. Nous n’irons pas mesurer nos frêles silhouettes à la hauteur des Petronas towers. Cap au sud ! Contournons circuit de formule un, roulons sur des bas-côtés semblables à des bandes d’arrêt d’urgence d’autoroute. Grands axes, circulation intense. Peu de plaisir à la roulerie. Collines s’enchainent pour rejoindre le bord de mer ; à perte de vue se dressent les arbres à palmes et leurs stations d’exploitation.

Le climat est troublant, un ciel laiteux, nuageux qui nous vaudra une belle rincée. Chaleur  modeste, autour de 28°, mais chargée de 80% d’humidité. L’équateur n’est pas si loin. Enchainons les courbes puis les premières traversées de bourg quelconques voire sordides. Successions d’immeubles mal crépis à deux niveaux, arcades pâlichonnes où se succèdent pêle-mêle échoppes de pneus, d’ordinateurs, d’épicerie, de massages. .. et  j’en passe.

Port Dickson, dépassons le centre pour coller au front de mer, une Grande-Motte piteuse et décatie, enfilade de barres cages à lapin, logement de fortune des locaux en week-end ponctué de resorts un poil plus fringants. Echouons dans un dortoir sordido-cour de pension. Mais dame est indienne accueillante et lits seyant à notre porte-monnaie !

Express plongeon dans les eaux de la baie avant quête de repas  dans une petite stalle à nourriture.

Réajustons à matine nos pédales poursuivant sans « extase » une route relativement fréquentée. Arrêt en vue au cap Rachado pour une petite balade pédestre sur falaises jungleuses au-dessus de la mer. Demandons hospitalité pour vos vélos dans un resort. Bleu piscine bien tentant. Succombons à la tentation en c t sommes comblés d’un appartement face au bleu bassin pour le plaisir des petits et grands. Journée détente. Fin sortis des eaux, convainquons la troupe de grimper au phare au milieu de la jungle. Balade sympathique et rencontres avec deux singes à la bouille relavant plus d’une frimousse donald duck ou caliméro . Etonnant !

Territoire de migration, quelques rapaces planent dans les airs. Descendons sur une petite plage. Joli havre de tranquillité. Ne manquerait que le lagon bleu. Mais loin le mirage. Commerce pétrolier et zone industrialisée rendent la mer côte ouest peu attractive !

Courage, encore une longue bardée kilométrique avant de rallier « la ville Unesco » : fief protégé, maisons blanchies à la chaux  ou bardées de grandes fresques, un canal, deux rives, Mellaca rebiche sous ses proprettes façades chinoises à la Suzhou. Un quartier rose à la portugaise, un bout de rue indianisant. Imbroglio d’immeubles fadasses et d’anciennes maisons malaises traditionnelles de bois attifées d’une volée de marches carrelées. Mélange peu reluisant à mes yeux d’européenne. Bois ancien patiné et frétillants carreaux à la Leroy-Merlin font bien curieux ménage !

Le kitsch n’est pas loin. Trickshaw discos et paillettes, à qui sera le plus tapageur. Barbies et fleurs artificielles, cœurs clignotants et roses oursons parent ces trois roues éléctriques. Quils ont l’air ratichos nos vélos si simplets !

 

Malaisie métisse aux hôtes si souriants, si prévenants. Peu enthousiasmés par les routes, nous sommes charmés par l’incroyable sympathie des habitants. Indiens, musulmans et chinois, trois univers en un. Un cosmopolitisme à notre guise, de belles rencontres et un accueil cyclo bien encourageant.