Charrues, vaches à clochettes
La paille étouffe, croule sur les charrettes.
Est-il plus d’hommes ou de bœufs en ces terres
reculées ?
Assemblage de pierres en guise de maisons
Récolte manuelle du coton.
Tentes de cueilleurs, bâches de fortune,
Sourires de mômes et de travailleurs
Bien en peine le policier de foule faire circuler lorsqu’une
fine équipe à bicyclette parait !
Indiens curieux, toucher manettes, tripoter sonnettes.
Horizon désertique, chaleur extrême
Belles vaches aux cornes teintées.
D’un campement, une image me reste.
Une jeune femme avec douceur, accroupie sur la terre
toilette un vieux grand-père ;
Devant quelques rangées de palmiers, champs de tournesols se
dressent.
Visages burinés, ouvriers de la glaise faonnent briques
d’argile
S’empilent, s’empilent.
Quelques pères rafistolent d’un bout de ficelle leur moignon
de cahutes
Les femmes balaient leur carré de seuil en terre battue.
Devant la coopérative, les camions de coton attendent en
file
Autour du puits, petits et grands pour la corvée d’eau
matinale s’agglutinent.
Les tracteurs croisés m’amusent de leur musique bien gaie et
de leurs quelques guirlandes toujours décorés.
Traversons en quatre jours 350 kms d’une contrée à
l’agriculture ancestrale. Herses par bœufs tirée, céréales à pied pilées, joli
parcours au cœur de l’indienne ruralité