Zhaoxing, le
23 octobre 2012
Chère école,
Je me promène à vélo dans les vieilles rues de Pékin. Je croise des tricycles qui transportent
leurs petites cuisines ambulantes dans les hutongs. D’autres servent de taxis,.
Certains vélos à trois roues sont très chargés ; ils remplacent parfois
les camions de déménagement ; ils peuvent aussi porter des valises, des
pyramides de cartons, de bouteilles vides à recycler.
J’ai mangé une crêpe cuisinée sur le vélo ; je peux
vous donner la recette : Faites couler de la pâte à crêpe encore liquide
sur une plaque chauffante (ça marche aussi si la plaque n’est pas sur un vélo),
étalez un œuf, retournez la crêpe puis
mettez de la sauce soja, saupoudrez de feuilles de coriandre fraiche,
posez une galette de riz au milieu et cassez la en morceau, rajoutez
éventuellement des épices, de la salade ou autres sauces, et pliez le tout en
quatre comme un mouchoir. Si vous avez peur que le marchand vous mette des
épices, dites-lui tout de suite « Bu yao lade ».
Vous obtenez un jianbing, le repas de rêve de maman et papa
aussi d’ailleurs.
Bon, moi ce n’est pas
mon plat préféré. Ce que j’aime, c’est le fruit du dragon : à l’intérieur
c’est blanc avec des petits pépins noirs ; à l’extérieur, ç’est rouge avec
des écailles vertes. Ca se mange comme une pastèque et selon moi, ça en a le
goût.
Ici en tout cas, la nourriture est très variée comparée à
celle de Mongolie, Je mange surtout du riz, des pâtes avec de la garniture. Il
y a beaucoup de légumes et de fruits,
certains n’existent pas en France : le lotus par exemple et les toutes
petites pommes miniatures. Et moi, j’adore les patates douces crues.
J’ai appris à manger avec des baguettes. Il est très impoli
de jouer avec et si on les fait tomber, on ne les ramasse pas, on en prend
d’autres.
Passons aux choses que j’ai visitées. J’ai beaucoup pédalé
dans la ville, même le soir quand il faisait un peu nuit et que tout le monde
rentrait du travail. Il y avait plein de monde, du coup des fois, on se retrouve
bloqué en plein milieu de la route. J’étais un peu stressée parce que j’avais
un peu peur de me perdre.
Un jour, on est allé au nord de la ville, assez loin visiter
les universités Tsinghua (où papa a travaillé, il y a très longtemps) et Beida,
qui ressemblent à des petites villes. A Beida, les bâtiments sont très anciens,
il y a même un lac et une grande pagode. Dans le même quartier, on a visité le
vieux palais d’été. C’était l’ancienne
résidence de l’empereur, on enjambait plein de petits ponts sur les lacs. Au
milieu, j’ai couru dans le labyrinthe. J’ai remarqué qu’il y avait des ruines
d’un petit château construit pour ressembler à celui de Versailles.
Ce qui est bien en Chine, c’est que l’on peut se reposer
loin du bruit, dans plein de parcs. Et il s’y passe beaucoup de choses, surtout
le matin tôt et le soir. Des dames dansent avec des éventails, font du tai chi,
un art martial qui permet de se bien se réveiller le matin. D’autres font de la
broderie Certains jouent de la musique, chantent, font du diabolo, guident
leurs cerfs-volants dans le ciel. Certains vieux monsieurs promènent leurs oiseaux ou leurs grillons ; ils
jouent aussi au mah-jong, aux cartes et aux dominos. Parfois, on en voit qui
jouent au foot avec une plume accrochée à une sorte de bouchon. J’ai essayé et
ce n’est pas si facile. Peut-être que l’on pourra s’entrainer dans la cour de
l’école !
Dans les parcs, on peut aussi rêver, se relaxer à l’abri des
petits pavillons peints et admirer les grandes feuilles de lotus et les nénuphars
qui flottent sur l’eau.
Il faut quand même que je vous raconte que je suis allée à
la cité interdite ; je vais vous dire un peu comment ça se passait :
l’empereur n’avait pas le droit d’en sortir. On l’enlevait à sa mère dès son
plus jeune âge. Les eunuques, serviteurs de l’empereur, devaient obéir à ses
ordres. On leur coupait les parties génitales qu’on gardait dans une boite,
pour ne pas qu’ils aient de relations amoureuses. Leurs familles venaient
chercher les boites à leur mort pour qu’ils puissent se réincarner quand même
Le mariage de l’empereur était arrangé, il avait des
concubines, des femmes en plus qu’il pouvait choisir quand il avait
envie ; elles habitaient dans des petits pavillons à l’intérieur de la
cité.
Moi, à la cité, j’ai mangé une dalle de pierre et je n’ai
pas spécialement aimé. J’ai fini la soirée à l’hôpital où l’on m’a recousu
après m’avoir fait avaler un mauvais produit. Maintenant, c’est guéri !
J’espère que vous allez tous bien, je sais que vous êtes
bientôt en vacances,
Amusez-vous bien