mardi 9 avril 2013

Katmandou : ce nom qui évoque tant de choses

Immense nuage de pollution, gaz et encens s'emmêlent, même si ces dernières volutes de suffisent à couvrir l'abominable senteur des pots d'échappement. Véhicules tenant encore assemblés par la seule voie du Saitn-Esprit, rien n'empêche pourtant ces carcasses branlantes de brinquebaler hommes et femmes d'un bout à l'autre de la capitale. Accrochés à nos montures, traversons cet imbroglio, ces rues tantôt cailloux, tant asphalte fendillé, le nez, les yeux rivés sur la marée grouillante. Bénis par les mouvements de contestation nationale, nous aurons tout de même le privilège de naviguer deux jours durant dans une cité déserte. A nous les artères vides, de Patan à Pashupatinath, les places aux jolis temples exemptes de tout chaos. Amusant de vivre ces contrastes : de l'agitation et des embouteillages époustouflants au vide absolu. Les maoïstes impressionnent suffisamment le petit commerçant pour le dissuader d'ouvrir son rideau métallique et de mercantiliser en ces jours de sacro-sainte grève. Créneau paisible dans lequel notre troupe à pédales n'est pas la seule à s'engouffrer. Footballeurs ou cricketteurs en herbe conquièrent le territoire, s'emparant joyeusement de l'inhabituelle vacuité de l'espace pour jouer. Katmandou, un nom, une consonnance particulière, une réalité bien moins exotique.Une ville que l'on savoure ou déteste, architecture anarchique, seventies à l'emporte-pièces recelant néanmoins dans ses arrière cours nombreuses fenêtres ouvragées, sublimes joyaux de de sculptures sur bois. Stupas et temples se nichent aussi dans le moindre recoin. De ci, une poule éventrée offerte devant un autel, de là, des divinités de thikas maquillées. Univers épuisant, attachant. Et pourtant curieusement, il m'arrive encore de penser "mais où est donc toute cette folle énergie indienne ?". S'habituerait-on si vite à la surenchère sonore des klaxons, beuglements, criées ?