Il est de ces jours un peu épais où se mêlent stress et
étrangeté.
De Groningen à Flensburg, l’Allemagne en un jour, avons
traversé.
Et quelle épopée ! Trois changements de train, jour
d’affluence, week-end, vacances et championnat.
Porter nos mules à pédales au cœur de la foule entre
ascenseurs er escaliers.
A la minute, la seconde, voire les portes au ras de nos
vestes se fermer.
Demain, c’est fête, sur nos vélos les petites grimpettes. Retour au grand air
et à la liberté, loin des supporters et des trzins encombrés.
DERNIER MATCH DE SAISON
Sautent capsules
Glisse malte le long des gosiers
Packs encartonnés
Beck’s, Kronenbachen, Veltiger, Jever
Red Bull pour les freluquets
Je décrypte les étiquettes
Des cannettes à mes pieds échouées
Prisonnière de la horde
Sauvage un peu,
Rustre beaucoup ;
Subis l’assaut des Frikadelle
Dernier match de saison
De Leer à Bremen
Verdit le wagonnet
Echarpes frangées
Maillots, casquettes, bonnets
Aux couleurs de l’équipe supportée
Fusent les rots
Aisselles dilatées
Gouaillent les voix
Verve haute
Finesse égarée
Cris et beugles de groupies
Dernier match de saison
D’arrêt en arrêt grimpent les échauffés
Sueur de mâle
Relents vinasse
Relents maltasse
Et voguent de bouche en bouche
Fioles en lampées
Haleines : Olé !
Bières et roulis de wagon
Nauséabond
Dernier match de saison
Entrée en gare
Sifflet
Haro sur escaliers
Titubent les éméchés.
Barrage musclé
CRS casqués
Barrières de foire dressées
Deux quais
Deux voies
Dans l’arène souterraine
Se déversent sous le tunnel camps opposés
Et notre fine équipe toute encerclée
Dernier match de saison
Chercher, compter
Six têtes éparpillées
Correspondance à l’arrachée
Train en partance
Belle suée !