dimanche 22 juillet 2012

Poser ses bagages

La nuit est redevenue noire au bord de l'eau. Les nuits blanches de Suède et de Pétersbourg sont comme une fumée de souvenirs inscrite dans nos esprits. Dans le village maintenant endormi, la rosée dépose son lit de fraicheur. Les eaux glaciales scintillent timidement au pied des montagnes. Quelques goutelettes de pluie glissent le long des toitures de tôle. Je marche dans l'obscurité, grimpe au sommet de la colline. De petits bulbes bleus m'indiquent que je n'ai point perdu le chemin de notre église, repère du logis. Demain, nous plierons bagage encore et migrerons de l'ile d'Olkhon vers la rive est du lac. Une péninsule et des eaux un peu moins frileuses en recoin de péninsule pour poser nos tentes et regerder le temps passer sur les ondes tranquilles du lac tant attendu.

Baïkal, tes eaux bleues

Mes doigts sentent encore cette suave odeur de poisson fumé, petit mets du lac Baïkal. La foule estivale s'agglutine autour de ce gros bourg. Un peu perdue soudain par cet afflux de voyageurs. Je cherche la solitude, le silence de la nature et me réjouis de ces sentiers même parfois scabreux, loin du rassemblement. Les enfants savourent leurs rencontres, heureux de parler français à nouveau.
Le sable envahit parfois nos chaussures et freine nos élans de découverte. Mais les chemins escarpés croisant la steppe sur les hauteurs du Baikal nous laissent bouche bée. Couchers de soleil et herbes dorées emplissent nos têtes d'images extraordinaires. Heureux d'être si heureux, au coeur de notre nomadisme délicieux.

mardi 17 juillet 2012

Irkutsk l'intriguante


Retour d'une petite promenade "na veloсipeda" au coeur de cette ville si étrange !
Nous pédalons à sens inverse de la circulation derrière les glissières de ces routes trafiquées. Le soleil s'étire enveloppant dans ses nimbes un curieux paysage. Usines de briques plus ou moins désaffectées, batiments soviétiques barrant quelques parcelles d'horizon, сathédrale disney à brillantes coupoles,  cheminées éteintes, palissades de bois bordent notre chemin. Sur la rive, des pécheurs tentent l'accroche, sur un fleuve pour le moins secoué par le courant. Bandes lumineuses de zones commerciales scintillent au confins des friches tandis que se mélent de chaque coté de sentes de terre battue, cabanons de tole et ex-somptueuses antiques maisons de bois aux portes et fenetres toutes de dentelles encore crinelées.
Irkutsk : ambiance bigarrée.
En bord de chaussée, j'observe des habitants remplissant leurs seaux aux robinets communaux ; à deux pas devant, clignote le halo d'un écran publiitaire géant ; à deux rues derrière, les grues pétrissent le sol de quartiers en gestation.
Quelques ivres ames en perdition, chalands pressés , backpackers et citoyens lamdas se partagent le territoire, il se fait tard, l'heure pour nous aussi de notre quartier lointain retrouver.

lundi 16 juillet 2012

Crossing Russia

So glad that we succeeded to cross Siberia, approaching now the famous Baikal
Soon we ll be able to enjoy the countryside and ride again on our bicycles, carrying with us these so  warm and extraordinary memories from our transsiberian adventure

Transsibérien

Petite pause à irkoutsk. La pluie est venue nous rafraichir apres ces 5043 kms dans le train. une expèrience qui restera indélébile dans la mémoire de chaque membre du sixtette. Un partage de vivres, de chants, de discussions. une f^ete surprise pour notre anniversaire de mariage, costumes, danse et mousseux. Les enfants autonomes naviguant dans le wagon, couverts d'attentions,,vivant jeux, mimes, cours de dessins avec russes, ouzbeks, tadjiks, ukrainiens, polonais... ET un grand pincement au coeur milieu de la nuit que de quitter cette extraordinaire famille. Depuis nous tentons de reconstituer notre capital sommeil un brin malmené et demain prendrons le bus pour rallier une ile sur le BAikal et y savourer de nouveau de l air frais loin des métropoles. retrouver nos bivouacs au bord de l eau, nos feux de camp et filer vers d autres rencontres aussi. Il devient excessivement difficile d accéder à internet et tout au long de notre traversée sud sibérienne et mongole en sera ainsi. Aussi ne vous effrayez point si le mois à venir s avère etre un désert de nouvelles de notre part. Du fond du coeur nous vous souhaitons une douce trève estivale

mardi 10 juillet 2012

Quand les mères perdent leur latin !

"Et si je mens, que l'on me pende à l'échafaud de la vérité !"
Isabelle regarde par la fenêtre, le train glisse, à l'orée de Saint-Pétersbourg;
Et la madame de commenter : "Tiens, il n'y a vraiment rien d'écrit en français !"; Nous sourcillons un brin interloqués !
Au même instant, sur la façade d'un immeuble, on peut lire dans le texte "quartier gourmet".

Et la madame de poursuivre en apercevant quelques dômes d'églises : c'est dingue, il y a de l'or partout ici ! A peine le temps de nous retourner que nous entrions dans une zone industrielle grise en pleine désuétude !


Il suffit parfois de peu pour de ne point voir  la même chose !

lundi 9 juillet 2012

Sous le crayon de Natasha : Bartimée

"Saint P. bike night"

Guiboles qui filent sur talons hauts
Lèvres fleuries, crinières au vent,
Motards lorgnent jolies filles
Blondeur d'été, couleurs captives
Les flashes fusent sur trottoirs comme limousines sur boulevard
Cascadeur cabre sa pétarade , m'as tu vu moi, prière de se retourner


Et vogue frime
C'est samedi soir..
Dans sa cabine, képi coiffé,
Monsieur pipi ramasse roubles, c'est moins fendard !

Le strass anime même les tours,
Watts jaillissent de forteresse
Ecrans géants, foule se trémousse
Un parachute pour bien s'montrer
Jarretière exhibe au surmollet
Pleuvent les mariées sur les pelouses, lunettes excentriques et vif décolleté

 Parades magazines des dames platines
Mâles aux aguets
Feux d'artifice sur l'autre rive
Toiles d'Hermitage sommeillent au musée
Dehors c'est "in", jolies poupées.

Saint-Pétersbourg samedi soir
Pied d'obélisque
Vieux beau lance du saxo
Fesse sur guimbarde un brin rétro....

Heure bien tardive pour marmoussets
Yeux ma foi bien écarquillés.
Valait la peine de pédaler
Autre monde , atterrissez !


Saint-Pétersbourg

Arrivée en Russie

Le roulis a ralenti, la banlieue pointé son nez. Immeubles en barres condensés...Un train moldave à quai, quelques paroles insistantes du préposé aux bagags. Je répète que je ne comprends pas...mais, mais... voici venu le temps d'un autre langage. Sortir de la gare et emprunter de grandes artères, jongler entre trottoirs et foules pressées..
Sur le chemin bribes, bribes....

Le pas assuré, rouge à lèvre soutenu, marchant d'allure vive, elle se repoudre le décolleté
Au loin claironnent Starky et hutch sans doute affolés
De funambules peintres chatouillent aisselles et narines de muses en platres décaties
Il marche sous sa blouse grise synthétique, deux gros sacs poubelles assortis en bout de poignet
Elle pose, sourit devant un étalon tout doré et...dans son bronze figé.
Le long du fleuve sur une avancée, moulée dans sa marinièreet son jogging usé, ellerotationne ses hanches généreusement.
Sous sa berline, en épi garé, il bricosomnole, impassible au traffic qui l'avoisine.

Un dôme d'or sous nos yeux apparait, quelques bulbes verts à notre chevet...





Saint-Pétersbourg, première traversée !

Tallinn, une ville où nous sentions comme à la maison

samedi 7 juillet 2012

Without you !

Day after day, riding our bicycles along pathes, through villages or cities, we discovered wonderful landscapes and amazing countries. But we guess that our trip would never have been as "sweet" as it has been without all of you. Entering so many different universes and nests, sharing pieces of your lifes.
So even if it took us some time, we are glad to write now how thankful we are, regarding all the sparkles of light, you brought on our way. Like a quilt woven from so tiny patches, you re now parts of this great adventure that we initiated some months ago and we feel so happy about it. Thanks a lot !
Henri, Isabelle, Jacob, Anna, Claire and Bartimée

Edwin, the cycling baker, Jan, Veerle, Amber, Yolente and Silas, Willem, Margriet, Brigitte et Michel, Danielle et Lodewijk, Katja, Robin et Cristel, Janny, Neeltje et Ted, Marten, Elise and Nijs, Marcel, Vera, Bodil and Hans, Tina and Morten, Anne-Sophie, Marten, Ingeborg and Johannes, the mysterious Lila, Flora, Alan et Eric, Katja et Bjaerkke, Vera and Aima, Steen et Elle, Signe and the brothers moving, Henriette and Fynn, Nia, Beatriz,  Elise, Denise, Gabriel, Natanael, the ice angel, Uli, Mischi and Benno, Lena, Isar and the french sailor,  Matilda, Jonatan, Mikaela and Molly, Bjorn and Tove, Gerd, Thibaut and Mia, Elsa, Victor et Baptiste, Rob and sa majesté Severine, Olof, Simo, Ingeri and Maria, Viola, Turo, Bahra, Katja, Kati and Francis, Marjatta and Tannus, Ischia and Rose, Jannicka, Kaur, Eva-Christine and Jane-Cathlyn, Arvis, Piret, Sara and Ereli, Kristi, Pascal et Daniel, Reena, Vova, Natasha, Luda, Tolik and all of you that we have unfortunatelynot been able to meet, Gijs von Veurne, Annamari, the Dentis,Mickael, Jerlene 's family, Liliya and Siarhei... and we may forget...

jeudi 5 juillet 2012

Inventorusse

Quelques datchas ayant connu de meilleurs jours
Quelques bicoques au bois délavé
Des charpentes dénudées
Quelques tas de tôle
Trois barres de batisses aux briques grises méticuleusement jointées
Un couple de rails
Un homme assis lisant le journal
Deux bavards face à une barquette vide
dDes lignes de pins plutôt glabres
De jolis cumulus bien fournis.
Un homme au teint rubidond
Une dame à poitrine opulente jaillissante d'une robe sans bretelles
Une brochure publicitaire pour de belles iles siberiennes aux églises bulbeuses
Un train qui croise le notre
Une chaleur grandisssante au travers de la vitre
Un cahotement à vous coller une nausée d'enfer
Une vieille odeur de formica
Un lacet de goudron à ma gauche, peu de voitures
Une préposée ferroviaire petite, trapue et souriante
Une flopée de citernes rouillées
Un terrible mur de béton
Des silos de ciment
Une carrière et une enfilade de containers colorés
Des friches et tours habitées un peu piteuses
Terrains vagues, gare approche, estomac décroche


Chaud et mal au coeur
Clavier, je délaisse...

Ivangorod et compagnie




Les troncs de bois s'accumulent le long de la voie, de la forêt encore et encore. Roulis des wagonnets, sifflets, grincements métalliques, nos corps un peu assoupis d'une nuit fort raccourcie cahotent sur la moleskine. Je suis des yeux les lignes électriques, ce sillon qui nous mène vers cet autre voyage que nous augurons aujourd'hui. Un peu moins de temps dans les jours à venir, perchés sur nos bicyclettes ; elles nous suivront, impassibles cependant et se targueront peut-être tout de même de quelques citadines déambulations le long des avenues de Saint-Pétersbourg et de Moscou.
Ivangorod, première escale russe, montée d'une horde costumée, contrôle, papiers et chiens renifleurs(pas même effrayés du parfum redoutable de nos souliers aux kilomètres échaudés), et Bartimée imperturbable les fesses en l'air sur son fauteuil endormi
Nous voilà admis sur ce territoire si vaste, soulagés et impatients d'aborder la vieille et pimpante Leningrad au coeur de l'après-midi. Chacun bricole sur son cahier, taquinant de la plume ou de la gorge quelque hiéroglyphe cyrillique.
J'écris dans ce train qui nous tire, réalisant à peine ce qui pour moi se voulait, il y a peu encore, gorgé d'irréalité.
Nous sommes, oui, bel et bien en Russie, le ciel est bleu, les paysages défilent, quelconques, anodins et pourtant déjà pointe l'excitation d'une aventure nouvelle.

mardi 3 juillet 2012

Un tout petit pays

Batifolent en bord de route coquelicots et herbes folles, marguerites et lupins bleus. Vient le temps de la fenaison chatouillant nos narines de douces senteurs bucoliques. L'été poindrait-il enfin son nez ?
La fauche a commencé, le soleil dore à l'occasion nos visages encore pâles, réchauffe nos mollets parfois agités encore au petit matin de chair de poule. Nous longeons forêts et prairies, apercevons la mer parfois tapie sous les bois. Un petit plaisir succulent que de ramasser de minuscules fraises sauvages le long de la plage. Les sous-bois abritent souvent nos pauses nocturnes. Il y a quelques jours cependant, cherchant champ en intérieur de terre et ne rencontrant que marécages et moustiques fort zélés, il nous vint à l'esprit de  demander refuge dans un jardin quelque peu dompté. Discutant avec les propriètaires en soirée, nous apprimes que les bois alentours hébergeaient temporairement quelques hordes de loups, quelques paires d'ours ou lynx de passage. Je vous laisse imaginer au petit matin le grand soulagement des moussaillons ravis d'avoir dormi bien loin de ces bêtes assez insolites !

La simplicité estonne nous séduit. Aucun paysage féérique, rien que de petits cordeaux d'asphalte ou de sable dammé sillonnant des décors ordinaires, le silence, les balbutiements de l'été, les "summer cottages" disséminés de ci, de là, de petites villes balnéaires au délieux charme désuet : maisons de bois nature ou aux peintures écaillées. Nous avons peine à imaginer ce que put être ici la vie, il y a vingt ans de cela même si quelques bouts de port, quelques reliques d' austères batisses aux vitres brisées rappellent que bucolisme ne fut point toujours de saison. Les maisonnettes dispersées émergent à peine des forêts. Point de village, ni de clochers à proprement parler dans les campagnes : une échoppe de temps en temps, à peine reconnaissable au milieu d'un nulle part.

Sur la côte ouest, deux jours nous sommes reposés, savourant dans la grisaille le charme ilien de Vormsi, ses vents et ses étranges croix rondes, puis la langueur délicieuse d'une vieille station thermale, reclus dans une vieille maison, successivement demeure d'écrivain puis objet de réquisition des troupes soviétiques : étrange mélange d'époques en un seul et même lieu.

Cet après-midi, nous rejoindrons Tallinn la magnifique, une balte escale qui n'est pas sans nous rappeler quelques jolies cités tchèques.
Et si l'humeur du chef de quai est au beau fixe, aurons peut-être la chance d'embarquer jeudi à l'aube, nos montures d'acier à bord d'un train qui devrait nous conduire vers cette immense russe contrée.

lundi 2 juillet 2012